Intitulée Couleurs d’Orient, Arts et arts de vivre dans l’Empire ottoman, cette exposition mettait en évidence la diversité des arts inspirés de multiples influences qui, pendant des siècles, ont donné un éclat prestigieux à cet empire fascinant.

Le monde ottoman s’est bâti un empire tenant à la fois de l’Orient et de l’Occident. Dès leurs modestes débuts au XIVe siècle et longtemps avant d’acquérir le contrôle complet de l’Anatolie, les Ottomans ont assimilé certaines valeurs des cultures grecque, bulgare et arménienne. Avec la prise de Constantinople en 1453, ils ont hérité des richesses de la civilisation byzantine, qu’ils n’ont pas détruite mais bien plutôt assimilée en y ajoutant leurs traditions issues des civilisations d’Asie centrale, alliées au raffinement de l’Islam. Ainsi, au carrefour de l’Orient et de l’Occident, les Ottomans ont élaboré, dès le XVe siècle, un langage artistique original, répertoire commun et décliné à tous leurs arts décoratifs.

Les phases ultérieures de la création artistique et artisanale dans l’Empire ottoman reflètent de manière permanente cette diversité d’inspiration, non sous la forme d’une coexistence d’éléments antagonistes, mais sous celle d’une synthèse offrant une identité spécifique.

Doté d’un artisanat vigoureux, organisé en corporations puissamment structurées, l’Empire ottoman a disposé de grands centres de création d’objets manufacturés. Les commandes du palais impérial et l’exportation de produits de qualité jusque dans les pays les plus lointains (Chine, Europe) ont été pendant des siècles une source considérable de revenus. Bronziers, dinandiers, ivoiriers, tisserands, maroquiniers, verriers, miniaturistes, céramistes, ont tenu une place importante dans la vie économique et sociale de l’Empire.

Visant à montrer l’évolution et l’épanouissement des arts dans l’Empire ottoman depuis leurs racines byzantines, l’exposition proposait une sélection de près de 300 créations et objets à travers un parcours qui suit la ligne du temps et en souligne les périodes les plus fécondes. Les oeuvres exposées se distinguent non seulement par la somptuosité des matières utilisées, mais aussi par l’invention, le raffinement et le savoir-faire des artistes et artisans qui les ont créés.

Et comme l’indique le titre de l’exposition, les arts de l’Empire ottoman ont sans cesse sollicité les couleurs, que ce soit à travers les textiles et les tapis, les miniatures et les peintures, la calligraphie ou la céramique.

La longue période abordée dans cette exposition, allant du XVIe au XIXe siècles, témoigne de la manière dont la civilisation ottomane a assimilé les apports de ses conquêtes et comment la production artistique qui la caractérise a progressivement gagné en profondeur et en raffinement.

Le XVIIIe siècle constitue le sommet de cette évolution, tandis qu’en parallèle se dessinent les influences européennes, prémices de l’ouverture à l’Occident dans laquelle s’engagera l’Empire à partir du XIXe siècle.

 

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